L’une des qualités de mon copain Mike est de poser des questions à la fois fort judicieuses et précises, mais qui nécessitent souvent de prendre un peu de place pour y répondre.
Suite à mon article sur le format Epub il m’a envoyé un commentaire suivant :
Salut Laurent. J’ai un peu de mal à suivre. Un type est venu nous voir récemment, nous vantant les mérites de l’édition numérique, seulement un des auteurs y étaient farouchement opposés (pour des raisons qui le ramenaient à certaines de ces anciennes professions), il avait pris l’exemple d’un autre auteur qui avait trouvé son bouquin sur des sites en téléchargement gratuit (il avait détourné le truc en le prenant à la rigolade et disant aux tenanciers du site » dites, si on faisait de l’échange complet. C’est à dire ton boulot étant maraicher tu me fournis gratos un bon gros panier de légumes par semaine ! (à la suite de ça, les types avaient installés un machin paypal, comprenant le problème) ».
Deuxio, un jour il avait trouvé son bouquin à 0, 99 euros sur un site de commerce en ligne (t’imagine un peu la gueule des déjà très pitoyables droits d’auteur…).
Donc les questionnements, évidemment, fusent. En fait, on avait bien du mal car il était partie prenante dans ce qu’il faisait, donc il trouvait tout génial. J’avais demandé son avis à Nicolas mais c’est pas son truc et il a qd’autre chose à foutre mais j’aimerais avoir le tien.
Merci !
A la lecture de son commentaire je me dis dans un premier temps que Nicolas a bien de la chance 😉
Plus sérieusement Mike pose des question tout a fais sensée que peuvent (doivent) se poser tous les auteurs avec l’arrivée du livre numérique.
N’étant pour ma part pas auteur, mais ayant accompagné quelques projet éditoriaux je vais lui donner à la fois des réponses «d’éditeurs» et de lecteurs.
Le livre électronique et le lecteur :
Je vais faire une bonne grosse généralité, s’il y a des milliers de sorte de lecteurs je vais découper leur population en deux grandes familles :
Premièrement, « les lecteurs collectionneurs de livres », qui achètent des bouquins, les lisent et les mettent dans leur bibliothèque. généralement il lisent assis, achètent des bouquins en édition grand format et aiment au moins autant l’objet livre que son contenu.
(je t’avais prévenu que je ferai bourrin dans le cliché)
La deuxième catégorie, est celle des « lecteurs compulsifs », il lisent beaucoup, attachent plus au texte qu’au contenant, achètent beaucoup de livres, généralement en édition de poche, et ont un mal fou a trouver une assez grande bibliothèque pour tous les stocker.
C’est cette famille de lecteur qui constitue le cœur de cible du livre électronique. en effet on peut stocker sur une liseuse (ou un Smartphone ou une tablette) plusieurs centaines de livres (au minimum).
Au niveau de la découverte d’auteur nouveaux ou de classiques, on a accès gratuitement a l’ensemble de la littérature tombée dans le domaine public (comme le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo qui est téléchargeable ici) ou diffusée sous licence libre (voir par exemple le roman de l’ami Dedalus ou la plateforme Ebook libres et gratuits )
L’autre avantage est qu’on peut télécharger les premières pages de n’importe quel titre (sur Amazon ou Kobo par exemple) pour se faire une idée de son contenu, et acheter et télécharger un roman en quelques minutes.
La grande problématique est bien sur celle du coût : quel prix un lecteur est il pret a mettre dans un livre électronique ? sachant qu’un livre électronique (comme un fichier musical MP3) est un bien immatériel.
et ça tombe bien parce que c’est là tous le nœud du problème, j’y reviendrai après avoir dit deux mots des auteurs et des éditeurs
Le livre électronique pour l’auteur et l’éditeur.
J’en ai un peu parlé dans mon précédent article. les avantages de proposer un livre électronique pour un éditeur sont les suivants.
- La possibilité de rééditer un ouvrage épuisé sans avoir a investir dans la diffusion (par messagerie) ni l’impression.
- La possibilité de toucher un public international (par exemple cia Amazon, Itune ou google)
- La possibilité de « prendre un risque » en pré-éditant un livre en numérique.
- L’opportunité marketing de faire découvrir des extraits (voir par exemple le tiré à part numérique proposé par Gallimard pour la rentrée littéraire 2012)
L’auteur pour sa part peut aussi :
- Se permettre des « expériences » éditoriales. En proposant un Ebook Auto édité, ou en faisant partager des nouvelles ou des texte non parus en livre classique.
- ou pourquoi pas choisir de autoéditer (c’est le choix qu’a fait l’auteur de multiples best seller Terry Goodkind pour son dernier roman) ou de se faire découvrir (on a beaucoup trop parlé d’EL James cet hiver)
La délicate question du prix…
…et du piratage 😉
bon le livre électronique c’est très bien ( si tant est que mon avis de concepteur ai un quelconque valeur 🙂 ) mais aprés avoir tourné autour du pot il va bien falloir que je réponde à la question de Mike. et la on sort de la littérature pour rentrer dans le marketing.
Quel valeur le lecteur peut il donner au livre électronique, ou plutôt combien est il prêt à l’acheter ?
A quel prix l’auteur (et l’éditeur) sont il pret à le vendre ?
c’est tout con, mais ce qui fait la réussite, c’est la découverte du point d’équilibre entre ses deux volontés.
prenons un cas pratique. Généralement, à Noël, mon gentil beau papa m’offre un ou deux best seller de l’année.
cette année, pour changer il a décidé de m’acheter un livre directement au format kindle. son choix c’est orienté vers Ken follet (plutôt un bon choix) et sur l’hiver du monde (que je n’avais pas lu)
Un rapide tour sur Amazon nous donne 3 prix pour ce livres :
- en Broché 23,08 €
en Poche 10,64 €
au format kindle 13,99 €
Et c’est là que les dents du lecteur grincent.
Si j’achète un livre au format kindle a sa sortie, je gagne prés de 40% sur mon achat. par contre si j’attends une sorte au format poche, je gagne plus de 50% du cout.
La réaction du lecteur électronique est :« quel est l’intérêt de le prendre au format kindle, alors qu’en poche il vaudra moins cher, et que dans le pire des cas, si le livre est une sombre M… je pourrais toujours le revendre d’occasion a un bouquiniste…»
C’est pas faux
en effet rappelle toi je le dis plus haut, le lecteur électronique « consomme » (oui c’est moche comme mot) beaucoup de livres, qu’il a déjà payé une centaine d’euros pour avoir une liseuse (ou une tablette) et qu’il espère non seulement gagner de la place dans sa bibliothèque, mais aussi quelques euros éventuellement sur le prix d’un bouquin)
Je te redonne un exemple, l’an dernier, le chef d’œuvre de pierre Boule : La planete des singes est sorti pour environ 10 euros en numérique, alors qu’en poche on le trouve pour la moitié de ce prix (et qu’il a déjà été vendu a des milliers d’exemplaires), c’est un peu frustrant pour le lecteur.
Maintenant je me place à coté de l’auteur et je me sert tout contre mon Mike ( ha on est bien tintin…)
Déjà que les droit d’auteurs sont pas bien élevés qu’est ce que ça va être si le bouquin est vendu pour un tarif misérable ?
c’est pas faux
je dirais qu’il y a trois cas :
- soit l’auteur a signé un contrat avec son éditeur , ou se dernier c’est déjà réservé le droit de sortir le bouquin en numérique et a fixé un taux de rémunération spécifique (et là c’est limite plus l’auteur qui décide)
- Soit, la clause du numérique n’apparait pas, et j’invite l’auteur a négocier une augmentation des droits sur le numérique
- Soit l’auteur s’auto édite, et il va faire son boulot d’éditeur et se démerder à fixer son prix 🙂
Bref j’ai pas de réponse sur ce que doit être le prix, mais je pense que le prix d’un Ebook devrait grosso modo être inférieur ou égal au prix d’une édition de poche.
Le risque de bradage et de piratage
Le deuxième truc que soulève Mike c’est le risque de voir un bouquin bradé ou de le retrouver sur des site de partage gratuit ou les réseaux peer2peer.
Je pense que ce sont deux problèmes différents.
Le soucis du boom du livre numérique, c’est qu’apparaisent de nouveaux entrepreneurs opportunistes, qui se presentent comme des « éditeurs » de Ebook, et propose des système de distribution et de rémunération exotiques. Cependant leur objectif est souvent de proposer le catalogue le plus gros possible sans cependant travailler sur la visibilité des auteur et des œuvres. Pourquoi pas, cependant ji un peu l’impression qu’il ne font pas leur boulot d’éditeur.
personnellement, j’ai tendance a croire que les éditeur classique devrait faire attention, et garder la main sur les edition numérique de leurs collection.
en prenant le temps d’observer ce que propose les distributeurs de livre numérique connus (en vrac et surement incomplets, Amazon, Fnac, Chapitre, Kobo, Itune Google books)
En réfléchissant au cout de la transformation d’un bouquin en numérique (adapter un roman a un couts marginal, par contre imaginer une nouvelle version d’un bouquin numérique intégrant des élément multimédia peut couter plusieurs milliers d’euros )
En travaillant avec leurs auteurs sur le cout, et l’opportunité du projet.
Le risque de piratage.
un vieux proverbe hacker dit tout ce qui est numérique peut être piraté,
c’est pas faux.
En passant dans un format Numérique, les bouquin peuvent se retrouver sur les réseau de partage et les bénéfices de l’auteur et de l’éditeur disparaisse.
C’est tout a fait vrai.
j’ai cependant tendance a penser que les pirates n’attende pas la sortie en numérique pour pirater un bouquin, une simple recherche sur google fait apparaitre de nombreuse éditions « non officielle »s de roman et de BD.
Cependant, le reproche qu’on peut faire a ces copie, est généralement le qualité médiocre.
ce qui fait que si les éditeurs (et les auteurs) sont capables de proposer des livres électroniques :
- plutôt bien realisés
- et pas trop cher
il on une chance de passer a coté des travers qu’a connu l’édition musicale et de trouver leur public.
mais je suis peut être trop optimiste 😉
dans tous les cas, je pense que les éditeurs doivent se poser la question de comment ils abordent ou pas ce marché
je sais pas si j’ai répondu aux questions de mon Mike
Merci laurent, pour la clareté de toutes tes explications ! (vais de ce pas en faire part à quelques camarades)
Oui, en fait faut principalement que l’éditeur fasse son boulot autant de protection de l’oeuvre que des possibilités de deniers de son auteur adoré.
Merci encore. Et biz (oh oui serre toi…)
Mike
Oserai-je te dire que si ton éditeur souhaite faire dans le livre électronique, tu peux l’inviter à prendre contact avec moi, je me ferai un plaisir de le tenir au courant
Laurent, après une bonne nuit de sommeil, quelques trucs me chagrinnent.
D’une le côté obligatoire (pour tout le monde et en particulier pour des librairies indépendantes qui se sont acharnées à développer une idée de la librairie, de la transmission, de la découverte, des réseaux de soutiens, de distributions, les contacts/conseils avec la public).
Deuxio, l’objet, en lui même pas qu’un objet, comme tu dis, qui va dans les rayons et qu’on peut découvrir en allant rendre visite à quelqu’un, par exemple (genre, Ah tu lis ça, toi aussi ? Ah ben on a ça en commun, chouette!), on l’emporte avec soi dans un sac (c’est CE livre, et pas un autre : Attachement) et non pas un outil qui peut en réceptionner des milliers (bien « pratique », j’en conviens, mais pas follement attrayant) là on est dans le domaine du tube qui transmet.
Troisio, le livre a très certainement (et peut-être exagérément) cette image liée à l’intimité, et certainement même au sacré pour énormément de gens (Il « élève », « transmet », et il doit sans doute beaucoup de ce traitement à ces crétins de nazis qui voulurent le bruler à un moment de l’histoire du monde, sans compter les hérésies par les curetons et les censures de tous poils, etc…)
Bref, comme tu le vois je suis loin d’être convaincu et il y a encore du boulot.
Et en dernier, peut-être l’auteur. ET l’attachement qu’il pourrait avoir en « sa » création.
@mhpa : Heureux homme, tu as eu une bonne nuit de sommeil 🙂
Comme je ne l’ai peut être pas écrit dans l’article (mais je l’ai sans doute pensé très fort) je me doute que ma réponse n’ai pas obligatoirement celle que tu veux entendre. en effet, tu me livre des questionnement d’auteur, et je te donne des pistes de réponse liées au Marketing.
Je comprends tes deux remarques, en effet j’adore parcourir du regard les bibliothèque des autres, j’aime bien le livre objet qu’on lit puis qu’on prête (au risque de ne jamais le revoir)on est a ce niveau la dans le ressenti et le rapport conceptuel, et historique du livre.
c’est vrai
Mon but je te le rappelle n’est pas de te convaincre.
mais a coté de ça le livre numérique existe, et j’ai tendance à penser qu’il y a sans doute pleins de choses a faire avec (et pas obligatoirement que de la littérature).
Quand au coté « obligatoire », je n’ai rien dit de tel, je dis juste que SI un livre doit devenir numérique et qu’un auteur et un éditeur se sont impliqué dans sa version papier, ils seront sans doute plus a même de lui faire passer le cap du numérique, qu’un pseudo éditeur d’Epub.
Je ne dis pas qu’on DOIT passer au numérique, je dis qu’on DOIT s’y intéresser.
Et je suis persuadé que le livre numérique peut aussi créer de nouvelle tendance de partage de lecture. Il y a deja de nombreux lecteurs qui bloguent sur les bouquin qu’il lisent, certain viendront peut être (il y en a quelques uns) à bloguer sur leur lecture numérique, a partager leur progression de lecture sur les réseau sociaux bref à continuer à échanger sur l’écrit.
Je ne parle pas d’une révolution qui détruira des centaines d’année de rapport au livre depuis Gutemberg. mais d’une évolution qui mérite attention.
mais tu me connais,je dis çà, je dis rien …
Bonjour,
Ce qui suit est un point de vue de lecteur possesseur de Kindle et enchanté par le concept, pas de spécialiste de l’édition ou d’auteur.
Je suis tout à fait d’accord avec la distinction entre acheteur de l’objet livre et lecteur compulsif pour qui l’objet est certes sympa mais moins que son contenu (je fais partie de cette seconde catégorie)
Le vieux plan du piratage est éculé, va falloir trouver d’autres cache-sexe.
Sa Macintosheté Steve Jobs avait très bien résumé les choses en disant que le piratage baisserait lorsqu’il sera plus simple d’acheter que de pirater.
Lorsque je vois des bouquins vendus plus chers en édition numérique qu’en édition papier, je sens brutalement une violente douleur rectale et je me précipite pour voir s’il n’y aurait pas un vieux torrent qui traîne, c’est aussi con que ça, pourtant je n’ai rien, mais alors vraiment rien contre la fait de payer un bouquin ce que je trouve tout à fait normal. Simplement l’idée de me faire prendre pour une buse me dérange.
Vu d’un point de vue de lecteur, l’industrie du livre est entrain de répliquer ce qu’à fait celle de la musique, ce gout du suicide est certes émouvant, mais la musique a démontré qu’il était efficace… on meurt vraiment à la fin.
L’argument du coût ne tient pas du tout, il y a des gens qui ont fait le calcul et les données sont officielles : http://cowboysetindies.blogspot.fr/2013/02/le-juste-prix-du-livre-numerique-quand.html?m=1
Bref le monde de l’édition a pas mal de choses à régler, et si il ne les règle pas.. ben ma foi là effectivement il va découvrir les joies du piratage, mais dans son cas ce sera bien fait pour sa trogne parce que si la musique peut dire (avec certes un accent un peu faux cul) « on ne savait pas ce qui allait arriver », le monde de l’édition lui, le sait pertinemment.
Il ne serait d’ailleurs pas idiot de prendre la question à l’envers et de voir le piratage non pas comme un risque mais comme un indicateur.
Si le piratage a commencé c’est qu’il y a un marché
C’est tout con, comme remarque mais je serais curieux de savoir combien de responsables de maison d’édition se la sont faite.
S’il y a un marché la question suivante est : avons-nous une offre qui tient la route..
oh surprise la réponse est non .. etc.. la suite on la connait
Pourquoi la réponse est non ?
– des tarifs qui sentent bon l’enfumage
– une offre dispersée, des formats variés (ce n’est pas la faute des éditeurs) et pas toujours dispos partout (ça c’est leur faute)
– des éditions électroniques qui sont de simples numérisations brutales de l’édition papier sans travail spécifique au média. J’ai récemment voulu acquérir un classique de la théorie musicale. L’édition kindle est plus chère que l’édition papier (600 pages, ça doit coûter un peu à produire/ transporter/stocker quand même), Amazon permet de télécharger un échantillon.. surprise.. aucun travail spécifique c’est juste une numérisation à la serpette de l’édition papier, à peu près illisible sur un kindle.. super (http://luc.saint-elie.com/2013/01/31/prediction/).. L’ironie de l’histoire est que ce travail de numérisation est tellement mauvais que je n’ai même pas cherché s’il existait une version pirate.
La farce soit avec vous
Je suis tout a fait d’accord avec avec vous Luc, le morcellement du marché entre epub/mobi/epubmacintohé/KF8 et tout ça est un problème.
Le cout excessif un second
et les numérisation merdouilleuse, le troisième.
qui mène le paradoxe, des version « pirates » parfois meilleure que les version officielle.
merci pour le lien sur le « juste prix » du livre j’aime bien
Bonjour à tous chers lecteurs !
J’ai lu avec beaucoup d’attention l’article et vos commentaires, qui me font réagir bien évidemment. Vous allez rapidement comprendre pourquoi.
Je suis le fondateur d’un projet qui a vu le jour récemment. Une maison d’édition… de pré-édition pour être plus précis. Numérique en plus de cela ! Alors je propose un nouveau point de vue sur le sujet.
Concernant les différents acteurs, les solutions proposées aux auteurs :
En fait, je suis ravi de voir que les personnes qui s’y intéressent un peu cernent très bien le monde du livre et du numérique, ainsi que ses problématiques ! On trouve effectivement beaucoup de choses en ligne, du bon et du mauvais. C’est le contrat qu’il faut regarder ! On avait posté un article qui présentait dans les grandes lignes les différentes solutions pour les auteurs (et qui défendait la nôtre ^^) > http://bookstory.over-blog.com/article-contrats-d-edition-bookstory-s-engage-aupres-des-auteurs-109068078.html
Les bons éditeurs, qu’ils soient historiques ou nouveaux, papier ou numérique, n’ont rien à cacher, pas de petits caractères à faire passer, simplement une relation qui s’installe et se crée avec son auteur. Avant d’envoyer son manuscrit sur une quelconque plateforme, toujours se renseigner sur les clauses du dépôt; cela permettra d’éviter de se faire flouer.
Concernant le livre numérique et les nouveaux acteurs :
@MHPA > Sans parler d’attirance ou d’antipathie pour le livre numérique, y aurait-il effectivement du bon à y trouver, lorsqu’il sert le livre papier notamment. Dans ce cas, envisagerais-tu de t’y mettre ?
Comme le disais Laurent : […] Et je suis persuadé que le livre numérique peut aussi créer de nouvelle tendance de partage de lecture. […] une évolution qui mérite attention.
Je suis évidemment bien d’accord ! Le numérique, lorsqu’il est pratiqué respectueusement de tous (avec un vrai contrat d’édition et des lecteurs pour l’auteur, des prix maitrisés et un lieu d’échange, de découverte pour le lecteur, une source pour l’éditeur), ouvre de nombreuses portes.
Et je rejoins ce que disait Luc > […] l’objet livre et lecteur compulsif pour qui l’objet est certes sympa mais moins que son contenu (je fais partie de cette seconde catégorie)
Je pense que c’est là que le numérique est pertinent. Tout lecteur aime avoir la version papier dans sa bibliothèque, mais avant cela, ce qui lui a procuré du plaisir, c’est de le lire, pas de le toucher. Pour faire très basique : on vous met un livre entre les mains et on vous propose de choisir entre 1. l’objet, mais vierge, sans le texte, ou 2. le contenu, mais sans l’objet, dématérialisé, vous choisiriez… ?
Le livre, ce n’est pas un objet de déco 😉 (Même si c’est très joli et que j’ai beaucoup de mal à imaginer une maison sans bibliothèque)
Voilà, ces quelques pensées pour vous donner l’avis d’un amoureux du livre (quel qu’il soit) et des auteurs.
Au plaisir de vous lire,
Merci pour vos avis, à tous, j’avais pas vu les réponses.
En fait j’en sais rien, je suis auteur et c’est pourquoi je me questionne, entre les vendeurs de bouzin, les bradeurs en gros, et les grossistes en rien.
Luc, je suis contre rien (je résume extrêmement vaguement, hein) simplement cette obligation d’adaptabilité constante à ce que le « Marché » décide (et que certains pourraient malencontreusement gonfler parce qu’ils y auraient un intérêt/je résume et me fais l’avocat du diable, là, OK ?) qui a furieusement tendance à me casser les noix, en plus de l’amour du livre (ainsi que de l’OBJET livre (oui, les deux, si si, j’explique pourquoi (et également pourquoi beaucoup de gens y sont encore énormément attachés) dans ma réponse à Guillaume, en dessous
Guillaume, je suis auteur, pas éditeur, et du coup mon problème en tant qu’auteur, est mon attachement indéfectible au « livre » (l’objet : Contenu + contenant) qui vous amène à vous dire quand vous avez mis 15 à 20 ans à être publié dans une maison d’édition, que vous existez « réellement » (genre prosaïquement dans sa bibliothèque et chez sa mère qui, comme encore beaucoup de gens, ne pige que couic à Internet voir s’en bat les couilles)
Je ne peux donc être complètement neutre.
Mais globalement, et même si au début ça peut irriter (ceux qui doutent, ceux qui se questionnent, ceux qui interrogent, même ceux qui ont les arguments qui expliquent POURQUOI ils ont quelques réticences/Normal, psychologiquement, on ne fout pas un objet chargé de tellement de choses aux oubliettes en quelques années), je ne suis évidemment contre rien.
En premier lieu, déjà, ce qui serait bien, c’est que les éditeurs avant de partir sur la lune (numérique) fasse UN PEU leur boulot sur terre (en gros soient capables d’établir des contrats corrects sur édition papier, et pas des trucs de branle-couillons de fanzines de merde qui se font partout et qui font que tu te retrouves baisé a plupart du temps, déjà/ Pleins de confrères).
Ensuite, OK pour la rampe de lancement, évidemment.
Salut et bonne journée à tous
Stef